Sade et le cinéma. Regard, corps, violence
de Alberto Brodesco
Éditeur : Rouge profond (novembre 2020)
Langue : Français
Nombre de pages : 352 pages
Représenter Sade au cinéma ne revient pas à choisir un sujet parmi d’autres : les metteurs en scène qui y travaillent s’engagent à livrer des images qu’on ne peut que qualifier d’intolérables. Le cinéma sadien se construit et raisonne autour de deux interdits : la mort et la petite mort, l’orgasme. Questionnant l’impasse de la représentation qu’implique l’adaptation d’une pareille production littéraire, Alberto Brodesco revient sur les enjeux esthétiques, thématiques, philosophiques et narratifs des textes, entre autres à travers les espaces sadiens, pour mieux définir les dispositifs de vision élaborés par l’écrivain, lesquels mettent au défi l’art cinématographique. Le livre ne se contente pas d’enchaîner pour les décrire les différentes transpositions de l’œuvre du divin marquis ; il développe une réflexion sur les passages de l’écrit à l’écran, sur les théories s’intéressant aux relations entre images et violence (la violence dans l’image, la violence de l’image), sur les positions spectatorielles, sur les tensions entre réflexion et perceptions sensorielles, sur le cinéma voué au corps (du body art au body horror)… S’il met en avant Luis Buñuel, Pier Paolo Pasolini, Peter Brook, Jess Franco, Jan Švankmajer, l’auteur puise dans de nombreux exemples internationaux, y compris dans le champ plus contemporain de la médiasphère, pour dégager un panorama le plus large possible. Et son appareil critique, conséquent, montre qu’il a assimilé de nombreuses lectures sur le sujet pour dégager une approche synthétique vive et renouvelée.